Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/25

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Catholiques ont pour leurs Moines. J’ai souvent vu de jeunes Demoiselles courir à la rencontre d’un maussade & superbe Penaillon, qui du plus loin qu’il les voyoit, leur présentoit une main pelue, que les innocentes baisoient comme un reliquaire. Hélas ! que de sottises ne fait-on pas pour gagner le Paradis !

Les Turcs ont un si grand fonds d’humanité pour les bêtes, que les chiens & les chats seront quelque jour maîtres de Constantinople. On voit plus de chiens que d’hommes dans les rues. Tous ces animaux vivent d’immondices & des charités qu’on leur fait. Chaque troupe reste dans le district où elle a pris naissance, sans oser passer d’un quartier à l’autre. Si quelqu’un s’y hasarde, ce qui n’arrive que trop fréquemment, sur-tout pendant la nuit, ce sont alors de si grands charivaris, qu’il faut être du Pays & habitué à pareille musique pour y pouvoir dormir. Ce qui me surprend, & doit surprendre tout le