Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/9

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permettant point alors de rester dans ce séjour Angélique ; je l’abandonnai, pénétré des plus vifs regrets, avec la consolation néanmoins d’y transporter mes Lares dès que j’en serois le maître. Cette première sortie est l’époque du goût que j’ai pris depuis à voyager. Je ne voulus point retourner en France sans voir la République des Provinces Unies. J’avoue que pour quelqu’un qui n’aime que le spectacle, il n’y a rien en Europe dont la vue puisse être plus satisfaite. C’est aussi à quoi se réduisent presque toutes les observations d’un Curieux ; car pour ce qui est des gens du Pays, ils sont si constamment attachés à leur commerce, qu’ils semblent avoir renoncé à toute société avec les humains : l’intérêt, dit-on, est leur dieu, le gain leur volupté, & l’épargne sordide leur vertu capitale.

Je revins à Paris tout-à-fait Jacques Rôt-de-bif, à la petite perruque près, n’osant pas encore mettre cette réfor-