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CHAPITRE II.

nous terminerons celui-ci par des remarques générales sur la nature des quantités qui entrent dans notre analyse.

Pour mesurer ces quantités et les exprimer en nombre, on les compare à diverses sortes d’unités, au nombre de cinq, savoir : l’unité de longueur, l’unité de temps, celle de la température, celle du poids, et enfin l’unité qui sert à mesurer les quantités de chaleur. On aurait pu choisir pour cette dernière unité la quantité de chaleur qui élève un volume donné d’une certaine substance, depuis la température 0 jusqu’à la température 1. Le choix de cette unité serait préférable à plusieurs égards à celui de la quantité de chaleur nécessaire pour convertir une masse de glace d’un poids donné, en une masse pareille d’eau, sans élever la température 0. Nous n’avons adopté cette dernière unité, que parce qu’elle était en quelque sorte fixée d’avance dans plusieurs ouvrages de physique ; au reste, cette supposition n’apporterait aucun changement dans les résultats du calcul.

158.

Les éléments spécifiques qui déterminent dans chaque corps les effets mesurables de la chaleur, sont au nombre de trois, savoir : la conducibilité propre, la conducibilité relative à l’air atmosphérique, et la capacité de chaleur.

Les nombres qui expriment ces quantités sont comme la pesanteur spécifique autant de caractères naturels propres aux diverses substances.

Nous avons déjà remarqué, art. 36, que la conducibilité de la surface serait mesurée d’une manière plus exacte, si l’on avait des observations suffisantes sur les effets de la chaleur rayonnante dans les espaces vides d’air.

On peut voir, comme nous l’avons annoncé dans la pre-