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CHAPITRE I

dans un même lieu. Cet effet est indépendant du contact du milieu ; nous l’avons observé dans des espaces entièrement vides d’air. Il fallait donc, pour compléter notre Théorie, examiner les lois que suit la chaleur rayonnante en s’éloignant de la superficie des corps. Il résulte des observations de plusieurs physiciens et de nos propres expériences, que l’intensité des différents rayons qui sortent, dans tous les sens, de chaque point de la superficie d’un corps échauffé, dépend de l’angle que fait leur direction avec la surface dans ce même point. Nous avons démontré que l’intensité de chaque rayon est d’autant moindre, qu’il fait avec l’élément de la surface un plus petit angle, et qu’elle est proportionnelle au sinus de cet angle. Cette loi générale de l’émission de la chaleur, que diverses observations avaient déjà indiquée, est une conséquence nécessaire du principe de l’équilibre des températures et des lois de la propagation de la chaleur dans les corps solides.

Telles sont les questions principales que l’on a traitées dans cet ouvrage ; elles sont toutes dirigées vers un seul but, qui est d’établir clairement les principes mathématiques de la Théorie de la chaleur, et de concourir ainsi aux progrès des arts utiles et à ceux de l’étude de la nature.

17.

On aperçoit par ce qui précède, qu’il existe une classe très-étendue de phénomènes qui ne sont point produits par des forces mécaniques, mais qui résultent seulement de la présence et de l’accumulation de la chaleur. Cette partie de la philosophie naturelle ne peut se rapporter aux théories dynamiques, elle a des principes qui lui sont propres,