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THÉORIE DE LA CHALEUR.

et elle est fondée sur une méthode semblable à celle des autres sciences exactes. Par exemple, la chaleur solaire qui pénètre l’intérieur du globe, s’y distribue suivant une loi régulière qui ne dépend point de celles du mouvement, et ne peut être déterminée par les principes de la mécanique. Les dilatations que produit la force répulsive de la chaleur, et dont l’observation sert à mesurer les températures, sont, à la vérité, des effets dynamiques ; mais ce ne sont point ces dilatations que l’on calcule, lorsqu’on recherche les lois de la propagation de la chaleur.

18.

Il y a d’autres effets naturels plus composés, qui dépendent à-la-fois de l’influence de la chaleur et des forces attractives : ainsi les variations de température que les mouvements du soleil occasionnent dans l’atmosphère et dans l’Océan, changent continuellement la densité des différentes parties de l’air et des eaux. L’effet des forces auxquelles ces masses obéissent est modifié à chaque instant par une nouvelle distribution de la chaleur, et l’on ne peut douter que cette cause ne produise les vents réguliers et les principaux courants de la mer ; les attractions solaire et lunaire n’occasionnent dans l’atmosphère que des mouvements peu sensibles, et non des déplacements généraux. Il était donc nécessaire, pour soumettre ces grands phénomènes au calcul, de découvrir les lois mathématiques de la propagation de la chaleur dans l’intérieur des masses.

19.

On connaîtra, par la lecture de cet ouvrage, que la chaleur affecte dans les corps une disposition régulière, indé-