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passage, telle que la donne Stapel, commentateur de Theophraste :

« Palma ipsa amat et quidem ardenter alteram palmam, velut Florentinus in Georgicis suis tradit, neque prius desiderium in ipsa cessat, donec ipsam dilectus consoletur…… Medela igitur amoris est, ut agricola frequenter masculam contingat, et manus suas amanti admoveat, et maxime ut flores de capite masculæ ademptos in caput amantis imponat ; hoc namque modo amorem mitigat…… »

Les poëtes ont plusieurs fois célébré les amours des plantes. On lit dans Claudien (In nupt. Honor. et Mar., v. 45) :

Vivunt in Venerem frondes, omnisque vicissim
Felix arbor amat ; nutant ad mutua Palma
Fædera…..

Un peu après l’époque de la renaissance des lettres, en 1505, le poëte Jovius Pontanus a décrit en vers élégants les amours de deux Palmiers qui vivaient de son temps à Brindes et à Otrante, et dont le mâle a fécondé la femelle lorsque l’un et l’autre sont parvenus à une hauteur suffisante pour s’élever au — dessus des arbres qui les entouraient.

J’interromprai un instant l’ordre chronologique pour rapprocher de ces observations celles de Prosper Alpin et de Boccone. Prosper Alpin avait observé en Égypte la fécondation artificielle des Dattiers ; il en parle dans les termes suivants[1] : « Hæc arbor alternis tantum annis co-

  1. Hist, nat. Egypt., II, p. 14-15.