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LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA

rant des rayons le précieux volume, enfin je vais en avoir le cœur net ! Enfin je vais savoir ! S’il est en effet, en ce pays, un homme qui doive plus que celui-ci de sa formation aux méthodes, précisément, que préconise cet excellent confrère, qui les ait plus passionnément et plus obstinément pratiquées, — et c’est-à-dire qui de tout temps ait exercé sur son langage (du moins écrit) une plus jalouse surveillance, lu, relu et annoté plus d’auteurs, appris par cœur, enfin, plus de Corrigeons-nous, — je ne l’ai pas encore rencontré. Un tel personnage a-t-il seulement jamais existé ? La chose me paraîtrait bien invraisemblable. À tout événement me permetté-je de voir en M. de Montigny, sans crainte qu’on me cherche querelle là-dessus, l’un des plus authentiques produits, à coup sûr, de cette culture spéciale, comme aussi bien l’un de ses plus distingués et de ses plus « représentatifs ». Ouvrons donc à nouveau ce volume, et, renonçant aujourd’hui absolument, pour ne pas tomber dans un cercle vicieux, à toute critique directe des théories qui nous y sont proposées, essayons seulement d’y voir un peu, — par un exemple entre tous concluant et dans les plus sûres conditions possibles d’examen, — de quelles conséquences pratiques elles sont susceptibles et la vraie mesure de leur utilité pour l’apprentissage de la langue.