Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Peintre, tu nous reviens, ainsi que l’aigle immense
Qui, faisant trève un jour à son sublime essor,
Avant que dans les cieux sa course recommence,
Se repose un instant pour disparaître encor.

Arrivé tout à coup des sphères immortelles,
Ou sans craindre leurs feux tes pieds se sont posés,
Tu resplendis encore, et l’on voit sur tes ailes
La poudre des soleils que ton vol a rasés.

Un jour, jeune inconnu, sentant dans ta poitrine
Couver du feu sacré l’étincelle divine
Et ton destin se révéler,
Tu dis : Quittons ces lieux aux muses trop acerbes !
A moi le large espace ! à moi les monts superbes !
Je suis aigle, je puis voler !