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l’art dans l’afrique australe

chez les sauvages », a quelques analogies avec la vieille légende de la fée apparentée à Mélusine qu’un seigneur épouse sous la condition expresse de ne jamais prononcer le mot « mort ».

C’est ainsi qu’à travers les temps et l’espace les imaginations
séètétélané
se rencontrent, car l’âme humaine est partout la même quel que soit le terroir ou la race.

L’histoire de Koyoko est également pleine d’enseignements et fait un peu penser à celle de la femme de Lot, rapportée dans le livre de la Genèse.

Sa mère l’envoie vers sa sœur, dans un village voisin, lui recommandant expressément de ne pas regarder en arrière ; elle désobéit, et les difficultés et les ennuis sans fin qu’elle rencontre sont la juste punition de sa désobéissance.

Le missionnaire M. Junot[1], de la mission romande, a publié un gros et savant volume sur les mœurs et les croyances des Baronga qui habitent le sud de la côte de Mozambique.

Dans un de ces contes, il est question de conscience, mais dans un genre bien différent de celui de Victor Hugo :

Un vilain personnage a tué sa femme, un oiseau seul a été témoin du crime et accompagne partout le meurtrier, en criant : « Nouahoungoukouri a tué sa femme ! »

Celui-ci tue l’oiseau, qui ressuscite pour répéter toujours le même refrain, jusqu’à ce que l’assassin soit découvert.

  1. Les Ba-Ronga, 1898