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Ô qu’il faisait beau voir la Nation des Francs
Prosternée aux genoux des moines et des grands !
Le bon tems que c’était ! on avait la magie,
Les sorciers, la noblesse, et la théologie.

Cependant Épinal, dans ces tems orageux,
Fit de la République un essai courageux.[1]
Neufchâteau fut puni d’avoir suivi sa trace ;
Le sang de ses bourgeois expia leur audace :[2]
Que d’échaffauts alors l’Europe vit dresser !
Il fut, au nom de Dieu, défendu de penser,
Et l’histoire n’osa désigner qu’avec crainte
Tous nos ayeux, martyrs de l’égalité sainte.


  1. La situation d’Épinal sur la Moselle, faisait de cette ville la clé d’un passage important, avant l’invention de l’artillerie.

    Les tentatives de la commune d’Épinal pour se gouverner elle-même, au quatorzième siècle, en qualité de ville libre, sont extrêmement remarquables. On n’a pu que les indiquer. On les détaillera dans la description du Département, si les circonstances laissent le loisir de la publier.

  2. Voyez dans l’histoire de Lorraine, le règne de Charles II, année 1398. Ce Duc « usait des plus extrêmes rigueurs envers les Bourgeois de Neufchâteau, (parce qu’ils s’étaient plaints des ravages exercés dans leurs habitations). Il en fit périr un grand nombre dans les supplices, détruisit leurs maisons, en haine de leur mémoire, et imposa sur les restes qu’il épargnait, des tributs exhorbitans et honteux. » Charles fut cité en Parlement de France. Juvenal des Ursins plaida pour les opprimés.