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XVI
FRANCISCO DE HOLLANDA

révéler, il le retrouve en honneur et en vogue, sur le point de supplanter le style manuelin, déjà presque complètement abandonné.

S’il en est heureux pour la gloire du Portugal, combien ne regrette-t-il pas, pour sa propre gloire, d’être resté étranger à cette évolution dont il avait été le précurseur ! « Qu’il me soit permis, écrit-il, de dire que je fus le premier en ce royaume, étant au service de l’infant Dom Fernando et du cardinal Dom Affonso, à célébrer et à proclamer la perfection de l’art antique, lequel était alors pour tout le monde, ou peu s’en faut, un objet de raillerie. Et si j’eus le désir d’aller voir Rome, c’est parce que j’étais convaincu de cette perfection. Mais, à mon retour, je ne reconnaissais plus ce pays, car il ne s’y trouvait peintre ou tailleur de pierres qui ne plaçât au-dessus de tout l’antique, ou, comme ils disent, la manière d’Italie. Et tous considéraient si bien cette idée comme leur appartenant en propre que de moi on n’avait gardé nul souvenir. Toutefois, je me réjouis de ce changement à cause de l’amour que je porte à ma patrie et à mon art. »

Cependant Francisco de Hollanda ne perdit pas courage tout d’abord. Pouvait-il, sans essayer de se faire entendre, renoncer à ce rôle d’éducateur auquel il se croyait destiné et qu’il s’était promis comme récompense de ses travaux ? Tous ces gens, qui fai-