Page:Francisco de Holanda - Quatre dialogues sur la peinture - 1548-1911.djvu/59

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DIALOGUE PREMIER 15

commençâmes tous à exprimer notre crainte que Michel-Ange ne vînt pas, puisqu’on rapportait si vite la réponse. Mais ma bonne fortune voulut que Michel-Ange, lequel logeait au pied du Monte Cavallo, se dirigeât avec son fidèle Urbino19 du côté de Saint-Sylvestre, faisant route vers les Thermes, tout en philosophant le long de la Voie Esquiline. Il se trouvait donc si proche de notre rendez-vous qu’il ne put nous échapper ; et ce n’était autre que lui qui heurtait ai la porte.

La marquise se leva pour le recevoir et se tint debout un bon moment avant de le faire asseoir entre elle et messer Lattanzio. Pour moi, je m’assis un peu à l’écart.

Après être restée quelques instants sans parler, la marquise ne voulut pas manquer plus longtemps à la coutume qu’elle avait d’ennoblir toujours ceux qui s’entretenaient avec elle et le lieu où elle se trouvait. Elle se mit donc, avec un art que je ne saurais décrire, à tenir maints propos bien dits, judicieux et courtois, sans faire la moindre allu-