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22 QUATRE DIALOGUES SUR LA PEINTURE

bien plus comme il convient à Michel-Ange qu’en me tenant debout toute la journée devant lui, comme tant d’autres. »

— « Oh ! heureux Michel-Ange, m’écriai-je à ces mots. Un prince autre que le pape pourrait-il pardonner semblable péché ? »

— « Ces péchés-là, messer Francisco, sont précisément ceux que les rois doivent pardonner », répondit-il.

Puis, il ajouta :

— « Parfois même, vous dirai-je, ma lourde charge me donne telle licence que, étant à m’entretenir avec le pape, j’ai avec lui mon franc parler, et je mets par inadvertance sur ma tête ce chapeau de feutre. Néanmoins il ne me fait pas mettre à mort pour cela ; c’est lui, au contraire, qui me donne la vie. Et, comme je vous l’ai dit, j'ai en ce cas plus d’égards pour son service, auquel ils sont nécessaires, que pour sa personne, à laquelle ils sont superflus.

« S’il se trouvait d’aventure un homme assez aveugle pour affecter un commerce