Page:Francisco de Holanda - Quatre dialogues sur la peinture - 1548-1911.djvu/67

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DIALOGUE PREMIER 23

aussi peu avantageux que de vivre à l’écart et de se suffire a soi-même, au point de perdre ses amis et de s’aliéner tout le monde, il n’y aurait pas grand mal à le lui reprocher. Mais, celui qui tient cette humeur tant de la rigidité de sa discipline qui l’exige, que de ce qu’il lui est inné de faire peu de façons et d’affectations exagérées, ne serait-il pas très déraisonnable de l’empêcher de vivre a sa guise ? Et, si cet homme à la modération de ne rien exiger de vous, que prétendez-vous exiger de lui ? Pourquoi vouloir le plier à ces vaines convenances auxquelles sa quiétude ne cadre pas ? Ne savez-vous pas que certaines sciences demandent l’homme tout entier, sans lui laisser le moindre loisir pour vos oisivetés ? Lorsqu’il sera inoccupé autant que vous l’êtes, tuez-le, s’il ne fait mieux que vous votre métier et vos cérémonies. Mais vous ne connaissez cet homme et ne lui accordez vos louanges que pour vous honorer vous-mêmes ; voilà pourquoi vous êtes si heureux qu’il soit digne de s’entretenir avec un pape ou un em-