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26 QUATRE DIALOGUES SUR LA PEINTURE

« C’est pourquoi le peintre, en passe de pouvoir obtenir cette gloire, s’estime au-dessus de qui ne connaît et ne sut jamais désirer rien de tel ; de qui se contente d’un empire bien moindre que d’imiter par la peinture une des œuvres de Dieu ; de qui ne conquit jamais une province aussi vaste que la satisfaction de soi-même en des œuvres plus malaisées et plus hasardeuses que l’asservissement du pays entre les Colonnes d’Hercule et le Gange indien ; de qui ne mit jamais a mort cet ennemi, le plus difficile à vaincre : la conformité de l’œuvre avec le désir ou l’idéal d’un grand peintre ; de qui ne fut jamais aussi satisfait, buvant dans un vase d’or, qu’il ne l’est lui-même, buvant dans un vase d’argile.

« Et l’empereur Maximilien n’avait pas tort de dire qu’il lui était bien possible de faire un duc ou un comte, mais qu’un peintre excellent, Dieu seul le pouvait faire, quand bon lui semble. C’est la raison pour laquelle il fit grâce à l’un d’eux qui avait mérité la mort. »