Page:Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques, 1845, T2.djvu/10

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^2 DAMASCENE. spirituelle de Dieu [Orth. fid., lib, i, c. IG). Quant aux attributs di- vins, il les enumere, les deciil en peu de mots , et n’en apporte guere d’autres prcuves que la perfection divine quils constituent {lb., c. 19). II est , sur la nature du temps, moins explicite encore que sur celle de I’espace; ce qu’il en dit, ou plutot cc quil dit du mot siecle, souvent usite dans I’Ecriture, se borne a la definition des sens divers dansles- quels ce mot est employe, soil dans la Eible, soil dans les ecrivains ecclesiastiques [Jb., lib, ii, c. 1). II attribue la creation a un acte libre de la bonte de Dieu , dont I’amour ne pouvait se contenter dc la contemplation de lui-meme et de lui seul lb., c, %.

Une partie du second livre du traité de la foi orthodoxe comprend une sorte de psychologie de la sensibilité, de l'intelligence et de la volonté. Les passions y sont énumerées dans une classification tres-incomplete et tout a fait arbitraire, qui n’a rien d’ailleurs d'original, et rappelle des ecrivains anterieurs et des doctrines antiques. Quelques details sur les sens et leurs proprietés ne présentent rien de neuf, et n’ont point de portée. Les facultés qu’il reconnait dans l’intelligence, sont la pensée et la mémoire, Il distingue la parole interne, qui n'est autre chose que la pensée, de la parole externe et articulee, distinction qui ne lui fournit aucune consideration de quelque importance. Il n'y a pas plus de profit à tirer de ses définitions de la passion, de l’action et de la volonté [lb., c. 13-22), II definit avec raison la Providence : la volonte divine -par laquelle toutes choses sont sagement et harmoniquement gouvernées {Ib.,c. 29). La prescience étant la condition nécessaire de la Providence , il en cherche I’accord avec Ic libre arbitre. Dans ce but, il distingue les choses que Dieu prevoit et fait, de celles qu"il prevoit seulement, C’est parmi ces dernieres que se rangent les actes humains. Celle distinction , comme on sait, ne résout pas completement la difficulté 5 mais on voit facilement que ce Pere n’a pas aborde la question dans toute son etendue, telle quelle est posée par sainl Paul ’ Epit. aux Philipp., c. 2, y. 13), telle qu’elle avait eté développée par saint Augustin, et telle qu’elle le fut plus tard par les thomistes, par Descartes et par Malebranche.

Dans son traité de la Diakcliqvc ou de la Logique, il donne pln’^ieurs definitions dc la philosophic, dont la meilleure c> celle-ci : " La Philosophie est la connaissance des choses qui sont, en taiil qu’elles sont , c"est-a-direde leur nature. » Dans cet opuscule, il definit succcssivenicnt Tetre, la substance, Taccident , le genre, l'espece , conformeinenl aux traditions de la philosophic péripateticienne. II modific cependant le sens de ces mots , loutcs les fois (|u’ils nc se pnMcnl pas assez a I’exposilion de la foi orthodoxe : la Iheologie prcludail ainsi aux sublililcs de la scolastiquc. II cnq)runte au philosoplie grccses catcgorit’s, qu’il explicpie avec quelque developpeinent , el suit Poiphyrc pour les genres el les especes. Les monies definitions so rcproduiscnt dans son opuscule sur les Institutions j)rcmiercs , ct sa P/n/sique n’est autie chose que Icxpo-sition dc quelqucs principes empruntcs a cello d’Aristote.

Dans son Dialogue contre les Manicbeens , il refute le duali’^r!lc du bien et du mal , ndinis lous deux coimoc priiieipes absolus, n laiiio de la doctrine adoptee , avant et aprcs lui, par les ecrivains ec.’lesiasliques, qui considcrent le mal comme n’existont pas en lui-meme. mais seule-