Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
Vie

tinctions. Je ne regardai plus cet écrit comme aussi irréprochable que je l’avois d’abord cru ; et je soupçonnai qu’il s’étoit glissé, dans mes argumens, quelqu’erreur qui s’étendoit à toutes les conséquences que j’en avois tirées, comme cela arrive souvent dans les raisonnemens métaphysiques. En un mot, je finis par être convaincu que la vérité, la probité, la sincérité, dans les relations sociales, étoient de la plus grande importance pour le bonheur de la vie. Je résolus, dès ce moment, de les pratiquer aussi long-temps que je vivrois, et je consignai cette résolution dans mon journal.

La religion révélée n’avoit, à la vérité, comme telle, aucune influence sur mon esprit. Mais je pensois que, quoique certaines actions pussent n’être pas mauvaises, par la seule raison qu’elle les défendoit, ou bonnes, parce qu’elle les prescrivoit, il étoit pourtant probable que tout bien considéré, ces actions étoient défendues, parce qu’elles étoient dangereuses pour nous, ou commandées