Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/165

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permettait dorénavant de traiter en toute franchise les questions relatives à des affections secondaires :

« Asseyez-vous là que nous causions, me dit-elle. Il y a longtemps que je ne vous vois plus. Vous avez cru devoir vous retirer un peu de nous, ce dont je suis fâchée pour M. de Nièvres, car, grâce à votre discrétion, vous ne le connaissez guère… Enfin je me marie dans huit jours, et c’est le moment ou jamais de nous entendre. M. de Nièvres vous estime ; il sait le prix des affections que je possède ; il est et sera votre ami, vous serez le sien ; c’est un engagement que j’ai pris en votre nom, et que vous tiendrez, j’en suis certaine… »

Elle continua de la sorte simplement, librement, sans aucune ambiguïté de langage, parlant du passé, réglant en quelque sorte les intérêts de notre amitié future, non pour y mettre des conditions, mais pour me convaincre que les liens en seraient plus étroits ; puis elle ramenait entre nous le nom de M. de Nièvres, qui, disait-elle, ne désunissait rien, mais consolidait au contraire des relations qu’un autre mariage peut-être aurait pu briser. Son but évident, en m’intéressant de la sorte aux garanties offertes par M. de Nièvres,