Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/167

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« Ainsi voilà qui est convenu, continua-t-elle. Notre bonne et vieille amitié n’a plus rien à craindre. Vous en répondez pour ce qui vous regarde. C’est tout ce que je voulais savoir. Il faut qu’elle nous suive et qu’elle ne se perde pas dans ce grand Paris, qui, dit-on, disperse tant de bons sentiments et rend oublieux les cœurs les plus droits. Vous savez que M. de Nièvres a l’intention de s’y fixer, au moins pendant les mois d’hiver. Olivier et vous, vous y serez à la fin de l’année. J’emmène avec moi mon père et Julie. J’y marierai ma sœur. Oh ! j’ai pour elle toutes sortes d’ambitions, les mêmes à peu près que pour vous, dit-elle en rougissant imperceptiblement. Personne ne connaît Julie. C’est encore un caractère fermé, celui là ; mais moi, je la connais. Et maintenant je vous ai dit, je crois, tout ce que j’avais à vous dire, excepté sur un dernier point que je vous recommande. Veillez sur Olivier. Il a le meilleur cœur du monde ; qu’il en soit économe, et qu’il le réserve pour les grands moments. — Et ceci est mon testament de jeune fille », ajouta-t-elle assez haut pour que M. de Nièvres l’entendît. Et elle l’invita à se rapprocher.

Très peu de jours après, le mariage eut lieu. C’était vers la fin de l’hiver, par une gelée rigou-