Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/179

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nique, la vie, le possible, le raisonnable ! Je vous en supplie, ne croyez jamais ceux qui vous diront que le raisonnable est l’ennemi du beau, parce qu’il est l’inséparable ami de la justice et de la vérité. »

Je vous rapporte une partie des conseils qu’Augustin m’adressait, sans savoir au juste à quoi les appliquer, mais en le devinant.

Quant à Olivier, le lendemain même de cette soirée, qui devait m’épargner les premiers aveux, à l’heure même où Madeleine et M. de Nièvres partaient pour Paris, il entrait dans ma chambre.

« Elle est partie ? lui dis-je en l’apercevant.

— Oui, me répondit-il, mais elle reviendra ; elle est presque ma sœur ; tu es plus que mon ami ; il faut tout prévoir. »

Il allait continuer, quand le pitoyable état d’abattement où il me vit le désarma sans doute et lui fit ajourner ses explications.

« Nous en recauserons, » dit-il.

Puis il tira sa montre, et comme il était tout près de huit heures :

« Allons Dominique, viens au collége, c’est ce que nous pouvons faire de plus sage. »

Il devait arriver que ni les conseils d’Augustin ni les avertissements d’Olivier ne prévaudraient pas