Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/67

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mon seul ami. Tu es l’excuse de ma vie. Tu témoigneras pour elle. Adieu ; sois heureux, et si tu parles de moi à ton fils, que ce soit pour qu’il ne me ressemble pas.

Olivier. »

Vers midi, la pluie se mit à tomber. Dominique se retira dans son cabinet, où je le suivis. Cette demi-mort d’un compagnon de sa jeunesse, du seul ami de vieille date que je lui connusse, avait amèrement ravivé certains souvenirs qui n’attendaient qu’une circonstance décisive pour se répandre. Je ne lui demandai point ses confidences, il me les offrit ; et, comme s’il n’eût fait que traduire en paroles les mémoires chiffrés que j’avais sous les yeux, me raconta sans déguisement, mais non sans émotion, l’histoire suivante.