Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/79

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un transparent bizarre sur la tenture flamboyante du soleil couchant. Dans le parc, il y avait beaucoup d’arbres blancs, de frênes et de lauriers, où les grives et les merles habitaient en foule pendant l’automne ; mais ce qu’on apercevait de plus loin, c’était un groupe de grands chênes, les dernier à se dépouiller comme à verdir, qui gardaient leurs frondaisons roussâtres jusqu’en décembre et quand déjà le bois tout entier paraissait mort, où les pies nichaient, où perchaient les oiseaux de haut vol, où se posaient toujours les premiers geais et les premiers corbeaux que l’hiver amenait régulièrement dans le pays.

Chaque saison nous ramenait ses hôtes, et chacun d’eux choisissait aussitôt ses logements, les oiseaux de printemps dans les arbres à fleurs, ceux d’automne un peu plus haut, ceux d’hiver dans les broussailles, les buissons persistants et les lauriers. Quelquefois en plein hiver ou bien aux premières brumes, un matin, un oiseau plus rare s’envolait à l’endroit du bois le plus abandonné avec un battement d’ailes inconnu, très-bruyant et un peu gauche, quoique rapide. C’était une bécasse arrivée la nuit ; elle montait en battant les branches et se glissait entre les rameaux des grands arbres nus ; à peine apparaissait-elle une