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souvenirs d’une actrice.

possédait une belle terre entre Abbeville et Amiens. Il vint me voir et me pria de me charger d’un petit rôle dans une pièce composée pour la fête de la marquise de Chambonas, qui était encore convalescente d’une maladie dangereuse. C’était une beauté brillante de la société d’alors. Elle était bonne et aimable ; aussi tout le monde l’aimait. Comme cette fête était une surprise qu’on lui ménageait, il ne fallait pas qu’elle se doutât de la présence des personnes qui devaient en faire partie. Pour ce motif, on m’avait logée dans un joli pavillon près du jardin où le théâtre était construit. Nous nous rassemblâmes pour la répétition, car tout le monde savait déjà ses rôles, ou à peu près du moins.

MM. de Genlis[1] et de Vauquelin[2], auteur de ce petit vaudeville, avaient placé dans mon rôle tous les airs des romances à la mode, mais le reste était de mauvais Ponts-neufs, chantés dans des ouvrages de Piis et Barré à la naissance du Vaudeville de la rue de Chartres. J’ignorais la plupart des timbres qu’on

  1. Frère du marquis de Sillery.
  2. Officier distingué et homme de lettres.