Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
souvenirs d’une actrice.

Lorsque M. Denon revint d’Égypte, je lus chez M. Millin, son ouvrage, avant qu’il parût dans le monde. Je fis alors une connaissance plus intime avec Isis et Osiris, et il me reprit aussi une grande passion pour la botanique que j’avais un peu négligée ; d’ailleurs c’était la mode. Toutes les femmes élégantes herborisaient, allaient au Jardin des Plantes au cours de M. Millin et à celui de Van-Spandonck pour dessiner les fleurs. Ceci me ramène à une circonstance singulière. M. Millin, comme je l’ai dit, me guidait dans mes études, mais les choses trop sérieuses ne pouvaient longtemps m’occuper, Le hasard me fit rencontrer une dame qui herborisait ainsi que moi ; elle avait habité longtemps les Indes où son mari était attaché à une ambassade. Elle y avait appris des choses fort amusantes, relatives aux fleurs et aux plantes ; elle m’en communiqua plusieurs. Je formai un herbier symbolique que j’intitulai : Rêveries d’une Femme.

Je faisais chaque jour de nouvelles découvertes. C’était une manière d’écrire en chiffres d’une espèce bizarre. Quand j’eus bien classé toutes mes riches-