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souvenirs d’une actrice.

fausse, et rarement le sentiment du chant, tandis qu’une chanteuse, douée d’une voix sensible, harmonieuse, n’a point d’onction dans l’organe en parlant. On me demandait cette romance chaque fois que j’arrivais chez Talma.

Mademoiselle Desgarcins n’était pas moins remarquable que Talma dans cette tragédie, et ce n’était pas sa beauté qui faisait une si grande impression sur les spectateurs, tant il est vrai qu’une actrice peut se dispenser d’être jolie, lorsqu’elle a du charme, de la sensibilité et une voix touchante. Lord Byron a dit :

« L’amour n’a pas dans son carquois une flèche qui pénètre le cœur aussi avant qu’un charmant organe. »

C’était une des qualités que possédait le plus éminemment mademoiselle Desgarcins ; sa voix était une douce mélodie ; elle avait une expression de mélancolie dans le regard, un mol abandon dans sa démarche, quelque chose de suave qui l’embellissait en parlant. C’était surtout dans le rôle d’Hé-