9S LITRE II. LA. FAMILLE.
pater, se trouve, comme lui, dans les langues des Grecs, des Romains et des Hindous {gânitar, Yswjjin^p, gfemfor). Le mot pater avait un autre sens. Dans la langue religieuse on l'appli- quait à tous les dieux; dans la langue du droit, à tout homme qui ne dépendait d'aucun autre et qui avait autorité sur une famille et sur un domaine, pater familias. Les poètes nous montrent qu'on l'employait à l'égard de tous ceux qu'on voulait honorer. L'esclave et le client le donnaient à leur maître. Il était synonyme des mots rear, JvaÇ, paoïXeûç, Il con- tenait en lui, non pas l'idée de paternité, mais celle de puis- sance, d'autorité, de dignité majestueuse.
Qu'un tel mot se soit appliqué au père de famille jusqu'à pouvoir devenir peu à peu son nom le plus ordinaire, voilà assurément un fait bien significatif et qui paraîtra grave à qui- conque veut connaître les antiques institutions. L'histoire de ce mot suffit pour nous donner une idée de la puissance que le père a exercée longtemps dans la famille, et du sentiment de vénération qui s'attachait à *»** e^eame à un pontife et à un souverain.
��8* Enumération des droits qui composaient la puissance paternelle.
Les lois grecques et romaines ont reconnu au père cette puissance illimitée dont la religion l'avait d'abord revêtu. Les droits très-nombreux et très-divers qu'elles lui ont conférés peuvent ôtre rangés en trois catégories, suivant que l'on con- sidère le père de famille comme chef religieux, comme maître 4e la propriété ou comme juge.
L Le père est le chef suprême de la religion domestique; il règle toutes les cérémonies du culte comme il l'entend ou plutôt comme il a vu faire à son père. Personne dans la famille ne conteste sa suprématie sacerdotale. La cité elle-même et ses pontifes ne peuvent rien changer à son culte. Gomme prêtre du foyer, il ne reconnaît aucun supérieur.
A titre de chef religieux, c'est lui qui est responsable de la
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