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CHAP. X. LA GENS A ROME ET EN GRÈCE. 123

lité en adoptant un surnom (cognomen). Comme d'ailleurs chaque personne dut être distinguée par une dénomination, particulière, chacun eut son agnomen, comme Caius ou Quin- tus. Mais le vrai nom était celui de la gens; c'était celui-là que l'on portait officiellement ; c'était celui-là qui était sacré ; c'était celui-là qui, remontant au premier ancêtre connu, de- vait durer aussi longtemps que la famille et que ses dieux. — Il en était de même en Grèce; Romains et Hellènes se ressem- blent encore en ce point. Chaque Grec, du moins s'il apparte- nait à une famille ancienne et régulièrement constituée, avait trois noms comme le patricien de Rome. L'un de ces noms lui était particulier; un autre était celui de son père, et comme ces deux noms alternaient ordinairement entre eux, l'ensemble des deux équivalait au cognom&fi héréditaire qui désignait à Rome une branche de la gens ; enfin le troisième nom était celui de la gens tout entière. Ainsi l'on disait : Miltiade, fils de Cimon, Lakiade, et à la génération suivante, Cimon, fils de Miltiade, Lalciade, KifxGv MiXtidSou Aaxi(fôT]ç. Les Lakiades formaient un fiw!; comme les Cornelii une gens. 11 en était ainsi des Butades, des Phytalides, des Brytides, des Amynan- drides, etc. On peut remarquer que Pindare ne fait jamais l'éloge de ses héros sans rappeler le nom de leur ylvoç. Ce nom, chez les Grecs, était ordinairement terminé en i8r)ç ou aS»]? et avait ainsi une forme d'adjectif, de même que le nom de la gens, chez les Romains, était invariablement terminé en ius. Ce n'en était pas moins le vrai nom ; dans le langage jour- nalier on pouvait désigner l'homme par son surnom individuel, mais dans le langage officiel de la politique ou de la religion il fallait donner à l'homme sa dénomination complète et sur- tout ne pas oublier le nom du y^voî*.— Il est digne de remarque lue l'histoire des noms a suivi une tout autre marche che* les anciens que dans les sociétés chrétiennes. Au moyen âge, jusqu'au douzième siècle, le vrai nom était -le nom de baptême ou nom individuel, et les noms patronymiques ne sont venus

��t. n fl*t vrai que plus tard la démocratie substitaa le nom du dème à celai d !<«•«, ce qni était nne manière d'iittiter et de ('approprier la rtgle antiqae.

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