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CHAP. I. LA PHRATRIE ET LA CURIE. 135

dans la famille, il y avait un dieu, un culte, un sacerdoce, une justice," un gouvernement. C'était une petite société qui était modelée exactement sur la famille.

L'association continua naturellement à grandir, et d'après le même mode. Plusieurs curies ou phratries se groupèrent et formèrent une tribu.

Ce nouveau cercle eut encore sa religion; dans chaque tribu il y eut un autej et une divinité protectrice*.

Le dieu de la tribu était ordinairement de même nature que celui de la phratrie ou celui de la famille. C'était un homme divinisé, un héros. De lui la tribu tirai', son nom ; aussi les Grecs l'appelaient-ils le héros éponyme. Il avait son jour de fête annuelle. La partie principal^i de la cérémonie religieuse était un repas auquel la tribu entière prenait part*.

La tribu, comme la phratrie, avait des assemblées et portait des décrets, auxquels tous ses membres devaient se soumettre. Elle avait un tribunal et un droit de justice sur ses membres. Elle avait un chef, IribunuSy çuXcjBaaiXeû; '. Dans ce qui nous reste des institutions de la tribu, on voit qu'elle avait été constituée, à l'origine, pour être une société indépendante, et comme s'il n'y eût eu aucun pouvoir social au-dessus d'elle*.

scriptions contiennent des décrets rendus par des phratries; Toy. Corpna m.'cr. aitic, t. II, éd. Kôhler, n" 598, 599, 600.

1. *uX(wv9iwv ftpà (Pollux, VIII, 110).

i. «tniXiTisà JelKva (Athénée, V, 2) ; Pollux, III, 67 ; Démosthène, m Baot., de nom., f. Sur les quatre anciennes tribus d'Athènes et sur leurs rapports arec le» phratrii a et les Yivi), voy. Pollux, VIII, 109-111, et Harpocration, i' t^iTtiit, d'après Arislote. L'existence d'anciennes tribus, au nombre de trois ou quatre, est nn fait commun à toutes les cités grecques, doriennes ou ioniennes; Iliade, II, 362et 668; Odyssée, XIX, 177; Hérodote, IV, 161 ; V, 68 et 69 ; voy. Otf. Millier, Dorier, t. II, p. 75. Il y a une distinction à faire entre les tribus religieuses des premiers temps et let tribus simplement locales des temps postérieurs; nous y reviendrons plus loin. Lea premières seules sont en rapport avec les phratries et les ylin.

3. PoUui, VIU, m : al fjXo««(nXti(;, 1$ EunotplSûy ôv«{ niXiirv» t§v Uf«v litt(n-

UOvTo. Cf. Aristote, fragment cité par Photius, v» yauxpafia.

4. L'organisation politique et religieuse des trois tribus primitives de Rome a laissé peu de traces dans les documents. Tout ce qu'on sait, c'est qu'elles était nt composées de curies et de génies et que chacune d'elles avait son tribwnus Leurs noms de Ramnes, Tities, Luceres, se sont conservés, ainsi que quelques ( érémoniea de leur culte. Ces tribus étaient d'ailleurs des corps trop considérables pour que la cité ne fit pas en sorte de les affaiblir et de leur ôter l'indépendain-c. Les plébéien»

ussi ont travaillé i. les faire disparu

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