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CHAP. III. LA CITÉ SE FORME. J'>7

bourgs de la plaine de Marathon s'associèrent pour adorer ensemble Apollon Delphinien; les hommes du Pirée, de Pha- lère et de deux cantons voisins, s'unirent de leur côté et bâti- rent en commun un temple à Hercule*. A la longue, cette cen- taine de petits États se réduisit à douze confédérations. Ce changement, par lequel la population de l'Attique passa de l'état de famille patriarcale à une société un peu plus étendue,, était attribué par la légende aux efforts de Cécrops; il faut seulement entendre par là qu'il ne fut ïichevé qu'à l'époque où l'on plaçait le règne de ce personnage, c'est-à-dire vers le seizième siècle avant notre ère. On voit d'ailleurs que ce Cé- crops ne régnait que sur l'une des douze associations, celle qui fut plus tard Athènes ; les onze autres étaient pleinement indépendantes-, chacune avait son dieu protecteur» son autel, son feu sacré, son chef*.

Plusieurs générations se passèrent pendant lesquelles le groupe des Cécropides acquit insensiblement plus d'impor- tance. De cette période il est resté le souvenir d'une lutte sanglante qu'ils soutinrent contre les Eumolpides d'Eleusis, et dont le résultat fut que ceux-ci se soumirent, avec la seule réserve de conserver le sacerdoce héréditaire de leur divinité*. On peut croire qu'il y a eu d'autres luttes et d'autres con- quêtes, dont le souvenir ne s'est pas conservé. Le rocher des Cécropides, où s'était peu à peu développé le -culte d'Athéné, et qui avait fini par adopter le nom de sa divinité principale, acquit la suprématie sur les onze autres États. Alors pariit Thésée, héritier des Cécropides. Toutes les traditions s'ac- cordent à dire qu'il réunit les douze groupes en une cité. 11 réussit, en effet, à faire adopter dans toute l'Attique le culte d'Athéné Polias, en sorte que tout le pays célébra dès lors en commun le sacrifice des Panathénées. Avant lui, chaque bour- gade avait son feu sacré et son prytanée: il voulut que le pry*

t. Mutarqne, Thésée, lï. Pollux, VI, 105. Etienne de Byiance, r* txtXiA«. î. Philochore, cité par Strabon, IX, p. 609 : Ki»f»*« «fftrov »« Siiîxa. «4^11; ni •ulveu ti cXi^eaf. Thucydide, II, 15 : iid Kijtf<>«o< i< »f#U àAi 'Anui^MT* «4Xu;

■B\Tm< m\ i«oUt>n<'«> «^* «^«v. — Cf. PoUux, Vm, tti 3. Pmmbîm, I. M.

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