Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/198

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rôle, une prière était prononcée devant le peuple silencieux*. On consultait aussi les auspices, et, s'il se manifestait dans le ciel quelque'Signe d'un caractère funeste, l'assemblée se sépa- rait aussitôt*.

La tribune était un lieu sacré -, l'orateur n'y montait qu'a- vec une couronne sur la tète*, et pendant longtemps l'u- sage voulut qu'il commençât son discours par invoquer les dieux.

Le lieu de réunion du sénat de Rome était toujours un tem- ple. Si une séance avait été tenue ailleurs que dans un lieu sacré, les décisions prises eussent été entachées de nullité ; car les dieux n'y eussent pas été présents*. Avant toute délibéra- tion, le président offrait un sacrifice et prononçait une prière. Il y avait dans la salle un autel où chaque sénateur, en entrant, répandait une libation en invoquant les dieux ".

Le sénat d'Athènes ressemblait sur ce point à celui de Rome. La salle renfermait aussi un autel, un foyer. On accomplissait un acte religieux au début de chaque séance. Tout sénateur en entrant s'approchait de l'autel et prononçait une prière*.

On ne rendait la justice dans la cité, à Rome comme à Athè- nes, qu'aux jours que la religion indiquait comme favorables. A Athènes, la séance du tribunal avait lieu près d'un autel et

��1. Démosthène rappene cette pnero, sans en citer la formule, De falta légat., 70. On s'en fera une idée d'après la parodie qu'en donne Aristophane dans les The*- mophoriazousœ, y. 29&-350.

2. Aristophane, Achamiens, 171 : lioai)|*loi Ivri.

3. Idem, Thesmoph., 381, et Scholiaste : (rc^^avov Ao; ^« toT; ^lyouvi vrtoavoiTirtiit

«fôToy. C'était l'usage ancien. — Cicéron, in Vatiniinn, 10 : tn Rostriê, in illo augurato templo. — Servius, ad JEn., XI, 301, dit que chez les anciens tout discours commençait par une prière, et il cite comme preuve les discours qu'il pos- sédait de Caton et des Gracques.

4. Varron, dans Aulu-Gelle, XIV, 7 : Niei in loco por augures conslituto, quod Umplum appellaretur, senatutconêuUum faclum fuisset,justu>nid non esse. Cf. Servius, ad Ain., I, 446; VII, 1&3 : Nisi in auguato loco contilium senatuê ^abere non poterat. Cf. Cicéron, Ad diverses, X, 12.

i. Varron, dans Aulu-Ctolle, ibid. : Immolare hostiam prius auspicariqvê debere qui senatum tutinttwu* eatet. — Suétone, Augutlut, 35. Dion Gassins. UV, 30.

6. Aiidocide, De suo reditu, li ; De mysl»rii$, 44; Autiphon, Super chore%Ua. kb ; Ljcurgne, in Leocratem, ivt. Démo8thè&«, in Midiam, tl4 Diodort, XTV, 4.Xénophon. aeUiri. U, S, 13.

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