Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/199

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commençait par un sacrifice*. Au temps d’Homère, les juges s’assemblaient « dans un cercle sacré ».

Festus dit que dans les rituels des Étrusques se trouvait l’indication de la manière dont on devait fonder une ville, consacrer un temple, distribuer les curies et les tribus en assemblée, ranger une armée en bataille. Toutes ces choses étaient marquées dans les rituels parce que toutes ces choses touchaient à la religion.

Dans la guerre la religion était pour le moins aussi puis- sante que dans la paix. Il y avait dans les villes italienne* des collèges de prêtres appelés féciaux qui présidaient, comme les hérauts chez les Grecs, à toutes les cérémonies sacrées aux- quelles donnaient lieu les relations internationales. Un fécial, la tête couverte d’un voile de laine suivant’ les rites, les dieux étant pris à témoin, déclarait la guerre en prononçant une formule sacramentelle*. En même temps, le consul en cos- tume sacerdotal faisait un sacrifice et ouvrait solennellement le temple de la divinité la plus ancienne et la plus vénérée de l’Italie, le temple de Janus ’. Avant de partir pour une expé- dition, l’armée étant rassemblée, le général prononçait des prières et offrait un sacrifice. Il en était exactement de même à Athènes et à Sparte *.

L’armée en campagne présentait l’image de la cité ; sa reln gion la suivait. Les Grecs emportaient avec eux les statues de leurs divinités. Toute armée grecque ou romaine portait avec

��1. Aristophane, Veêpœ, 86o-80^. ur. iciacce, X’VIII, 504.

3. On peut Toir dans Tite-Live, I, 32, les < rites > de la déclaration de guerre. Comparer Denys, H, 73; Pline, XXII, 2, 5; Seryius, ad Ain., IX, 52; X, 14. — DeDys, I, 3i, et Tit«-LiTe, I, 32, assurent que cette institution était commune k beaucoup de villes italiennes. — En Grèce aussi, la guerre était déclarée par no WlfuÇ, Thucydide, I, 29; Pausanias, IV, 5, 8. Pollui, IV, 91.

3. Tite-Lire, 1, 19; la description exacte et minutieuse de la cérémonie est dans Virgile, VII, 601-617.

4. Denys, IX, 57 : st înatoi iJx’^î koi,|i4|«v»» •mIç IcoT( «a\ xaS]!!; oivrif tb» ir-iaib. K^iaav Ui Toù{ noXtulouç. Xénopbon, Hellen., III. 4, S; IV, 7, 2; V, 6, S. V’oy., dans Xénopbon, Resp. Laced., 13 (14), la série de sacrifices que le chef d’uoe urtné’ Spartiate faisait avant de sortir de la ville, avant de franchir la frontière, et qu’il nnouvelail ensuite chaque malin avant de dooner aucun ordre d« uiarche. — Au départ d’une flotte, les Àlbéoiens, comme ies Komaina, offrent un tacriâce; com~ parer Thucydide, VI, 13. et rite-Li»«, XXIX. 27.

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