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CHAP. VIII. LES RITUELS ET LES ANNALES. 199

vu ces dieux combattre, les défaites qui indiquaient leur colère et pour lesquelles il avait fallu instituer un sacrifice expiatoire. Tout cela était écrit pour l’enseignement et la piété des descendants. Toute cette histoire était la preuve matérielle de l’existence des dieux nationaux; car les événements qu’elle contenait étaient la forme visible sous laquelle ces dieux s’étaient révélés d’âge en âge. Même parmi ces faits il y en avait beaucoup qui donnaient lieu à des anniversaires, c’est-à-dire à des sacrifices, h des fêtes, à des jeux sacrés. L’histoire de la cité disait au citoyen tout ce qu’il devait croire et tout ce qu’il devait adorer.

Aussi cette histoire était-elle écrite par des prêtres. Rome avait ses annales des pontifes ; les prêtres sabins, les prêtres samnites, les prêtres étrusques en avaient de semblables*. Chez les Grecs il nous est resté le souvenir des livres ou annales sacrées d’Athènes, de Sparte, de Delphes, de Naxos, de Tiirente». Lorsque Pausanias parcourut la Grèce, au temps d’Adrien, les prêtres de chaque ville lui racontèrent les vieilles histoires locales ; ils ne les inventaient pas ; ils les avaient apprises dans leurs annales.

Cette sorte d’histoire était toute locale. Elle commençait à la fondation, parce que ce qui était antérieur à cette date n’intéressait en rien la cité ; et c’est pourquoi les anciens ont si complètement ignoré les origines de leur race. Elle ne rapportait aussi que les événements dans lesquels la cité s’était trouvée engagée, et elle ne s’occupait pas du reste de la terre. Chaque cité avait son histoire spéciale, comme elle avait sa religion et son calendrier.

1. DenjB, II, 49. Tilc-Live, X, 83. Cicéron, De divin.. Il, 41; I, 33; II, 39. Cen- «orinns, 12, 17. Suétone, Claude, 42. Macrobe, I, 12; V, 19. Solin. II, ». Swvius, VU, 678; Vin, 398. LeUres de Marc-Aurèle, IV, 4.

2. Les vieilles annales de Sparle, 5foi, itaXaiôxatai 4vrxYp«»a\ sont mentionnées par Plutarque, adv. Coloten, 17; par Athénée, XI, 49 : par Tacite, Ann., IV, 43 Plularque, Solon, H, parle de celles de Delphes. Les Messéiiiens eux-mêmes av tien; des Annales et des monumenta sculpta aire prisoo, qui remontaient, disai ent ils, à 1,’inTasion dorienne (Tacite, ibidem). Dcnyg d’Hali*., de Tliucyd. hi»t., éd

Beiske, t. VI, p. 819 : Suai itiaâÇovTO r.afit. Tot? Ui/ufCoi; nvvînai xati ft»1i mm\ ««ri

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