Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAP. XV. RELATIONS ENTRE CITÉS. tkh

on lui fait prononcer la formule suivante : « Je donne ma per- sonne, ma ville, ma terre, l'eau qui y coule, mes dieux termes mes temples, mes objets mobiliers, toutes les choses qui ap- partiennent aux dieux^ je les donne au peuple romain* ». A partir de ce moment, les dieux, les temples, les maisons, la terres, les personnes, étaient au vainqueur. Nous dirons plu, loin ce que tout cela devenait sous la domination de Rome.

Pour conclure un traité de paix, il fallait un acte religieux Déjà nous voyons dans l'Iliade « les hérauts sacrés qui portent les offrandes destinées aux serments des dieux, c'est-à-dire les agneaux et le vin; le chef de l'armée, la main sur la tête des fictimes, s'adresse aux dieux et leur fait ses promesses; puis il immole les agneaux et verse la libation, tandis que l'armée prononce cette formule de prière : dieux immortels! faites que, de même que cette victime a été frappée du fer, ainsi soit brisée la tête du premier qui enfreindrason serment'». Les mêmes rites se continuent durant toute l'histoire grecque. Encore au temps de Thucydide, un traité se conclut par un sacrifice. Les chefs du peuple, la main sur la victime immolée*, prononcent une formule de prière, et s'engagent vis-à-vis des dieux. Chaque peuple invoque ses dieux particuliers* et pro- nonce la formule de serment qui lui est propre". C'est cette prière et ce serment prêté aux dieux qui engagent les parties contractantes. Les Grecs ne disent pas: signer un traité; ils disent : égorger la victime du serment, ipxta Té[j.veiv, ou faire la libation, anlv8eo6ai ; et quand l'historien veut donner les noms de ceux qu'en langage moderne nous appellerions les signa- taires du traité, il dit : Voici les noms de ceux qui ont fait la libation*.

��1. TiterLiTe, I, 38; VII, Slj XXVlII, S4. Polybe, XXXVI, 2. On IrouTe la formule de dédilion même dans Plaute, Amphitryon : Urbem, agrum, ara$, fO' cos seque uti dederent (r. 71); deduntque te, divina htunoMaque omnia, urbem et liberoB (y. 101),

2. Iliade, III, 245-301.

3. Katà UfSv T(Xi(««, Thucydide, V, 47. Cf. Xénophon, Anaba$e, D, 9,9: vyà-

4. Thucydide, II, 71.

5. Idem, V, 47 : tyt^i^rm* Un l«q[<>f«av op««v t««  S. Idem, V, ir

�� �