Page:Fustel de Coulanges - La Cité antique, 1920.djvu/258

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un sacrifice, auquel nulle autre ne prenait part*. Il en était de même à Délos où, dès une très-haute antiquité, les îles voisines envoyaient des représentants pour célébrer la fête d’Apollon par des sacrifices, par des chœurs et par des jeux’.

L’amphictyonie des Thermopyles, plus connue dans l’histoire, n’était pas d’une autre nature que les précédentes. Formée à l’origine entre des cités qui étaient voisines*, elle avait son temple de Dèmèter, son sacrifice et sa fête annuelle*.

Il n’y avait pas d’amphictyonie ou de fédération sans un culte ; « car, dit un ancien, la même pensée qui a présidé à la fondation des villes a fait instituer aussi les sacrifices communs à plusieurs cités; le voisinage et le besoin mutuel les rapprochant, elles célébraient ensemble des fêtes religieuses et des panégyries; un lien d’amitié naissait du repas sacré et de la libation faite en commun "». Les cités confédérées envoyaient, aux jours marqués par la religion, quelques hommes qui étaient revêtus momentanément d’un caractère sacerdotal et qu’on appelait des théores, des pylagores, ou des hiéromnémons. Une victime était immolée devant eux en l’honneur du dieu de l’association, et les chairs, cuites sur l’autel, étaient partagées entre les représentants des cités. Ce repas commun, accompagné d’hymnes, de prières et de jeux, était la marque et le lien de l’association.

Si l’unité même du corps hellénique se manifesta nettement

1. Strabon, Vin, 6, 14. Avec le temps, des changements se produisirent; les Argiens prirent la place de Naaplie dans la cérémonie sacrée, et les Lacédémoniens celle de Prasies.

2. Thucydide, III, 104 : »!•» tl tb «A^ai liiT&Xn <rijt»ioi U t»!» A9[l.i>v xSv l»v»v %m\ vi|*i«itSv- fHi xûv«iSt x«\ itaiff\v l(i«fouy, ««\ 4t« IxouTto, iifou( t« Svrifov a! itôX«i;.— Cette amphictyonie fut rétablie an cinquième siècle par Athènes, mais dans ua tout autre esprit.

8. Eschine, «. ««{««jt»*., 116, énumère les peuples qui partageaient la possession du temple, rtvi) ^rtii^rtm «s tiyoff ; c’étaient les Thessaliens, les Béotiens, les Doriens de la tétrapole, les Ioniens, les Perrhèbes, les Magnètes, les Dolopes, le» Locriens, les Œtéens, les Pbthio.tes, les Maliens, les Phocéens. Sparte y figurait comme colonie de la Doride, Athènes, tomme partie du peuple ioiùen. Cf. Paus a- nias, X, 8 ; Harpocration, ▼• à|ifircùe«i;. 4. Strabon, IX, i, 17 : ùiinuTyoç Ufhi Iv if «ufflav ItAo»» o! ànT««T«o»i{. ^ i. Idem, IX, 3, 6. Mcineke a pensé que ce passage était interpolé et l’a retra ehé de son édition. Il est assurément d’un ancien et Uès-probablement de Strabon La même pensée d’ailleurs est exprimée par Denys d’Halicarnssse, IV, K.

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