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CHAP. XVI. LES CONFÉDÉRATIONS. Î51

k l'esprit des Grecs, ce fut surtout par les dieux qui leur étaient communs et par les cérémonies saintes où ils se rassemblaient. A l'image des divinités poliades, ils eurent un Zeus Panhellé- nien. Les jeux olympiques, isthmiques, néméens, pythiques, étaient de grandes solennités religieuses auxquelles tous les Grecs furent peu à peu admis. Chaque ville y envoyait sa théo- rie pour prendre part au sacrifice*. Le patriotisme grec ne connut longtemps que cette forme religieuse. Thucydide rap- pelle plusieurs fois les dieux qui sont communs aux Hellènes*, et lorsque Aristophane adjure ses compatriotes de renoncer à leurs luttes intestines, il leur dit : « Vous qui à Olympie, aux Thermopyles et à Delphes, arrosez les autels de la même eau lustrale, ne déchirez plus la Grèce par vos querelles, mais unissez-vous contre les barbares' ».

Ces amphictyonies et ces confédérations avaient peu d'action politique. Se représenter les théories des Ther- mopyles, du Panionium ou d'Olympie, comme un congrès ou un sénat fédéral, serait une grande erreur. Si ces hommes ont été amenés quelquefois à s'occuper des intérêts matériels et politiques des associations, ce n'était que par exception et sous l'empire de circonstances particulières. Ces amphictyonies n'em- pêchaient même pas leurs membres de se faire la guerre entre eux. Leurs attributions régulières consistaient, non à délibérer sur des intérêts, mais à honorer les dieux, à accomplir les cérémonies, à maintenir la trêve sacrée pendant les fêtes, et si les théories s'érigeaient en tribunal et infligeaient une peine à l'une des villes de l'association, ce n'était que parce que cette ville avait manqué à quelque devoir religieux ou parce qu'elle avait usurpé quelque terre consacrée à la divinité*.

Des institutions analogues régnèrent dans l'ancienne Italie.

��J. Platon, Lots, XII, p. 950 : eiw^oùç.... Jlvtmit tÇ 'AicôU«*is«\ tU *OXui»it(«  &(i «a\ If Ni|x<av «a\ l;1<i4|tiv if^ «/(iittiv, iia(y«vo8'vT«( luatSi) «al i^sytiv Toûroif toT( tioTf.

2. Tai U;ai xà. «oivA Tf|{ 'ZiXoitoi (Thucyd., III, &S). lioV é|ioe»|iwt >■! aotMt tSi •EUi|y«» (Id., UI, 59-, V, 18).

3. Aristophane, LysMtrata, t. USOetsuiT.

V Ce n'est que tard, et au temps de Philippe de Macédoitte, que Us Amphietyons M Mot oc«apé« d'intÂ^.ts politique*.

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