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252 LIVRE III. LA CITÉ

Les villes du Latium avaient les fériés latines ; leurs représen- tants se réunissaient chaque année dans le sanctuaire de Ju- piter Latiaris, sur le mont Albain. On immolait un taureau blanc dont la chair était divisée en autant de parts qu'il y avait de cités confédérées*. Les douze villes del'Etrurie avaient de même leur temple commun, leur fête annuelle, leurs jeux présidés par un grand prêtre*.

On sait que ni les Grecs, ni même les Romains, n'ont pra- tiqué la colonisation de la même façon que les modernes. Une colonie n'était pas une dépendance ou une annexe de l'État colonisateur ; elle était elle-même un État complet et indé- pendant. Toutefois, un lien d'une nature particulière existait entre la colonie et la métropole, et cela tenait à la manière dont toute colonie avait été fondée.

Nous ne devons pas croire, en effet, qu'une colonie se for- mât au hasard et suivant le caprice d'un certain nombre d'é- migrants. Une troupe d'aventuriers ne pouvait jamais fonder une ville et n'avait pas le droit, suivant les idées des anciens, de s'organiser en cité. Il y avait des règles auxquelles il fal- lait se conformer. La première condition était de posséder avant tout un feu sacré ; la seconde était d'emmener avec soi un personnage qui fût capable de pratiquer les rites de la fondation. Les émigrants demandaient tout cela à la métro- pole. Ils emportaient du feu allumé à son foyer'; ils emme- naient en même temps un fondateur qui devait appartenir à l'une dos familles saintes de la cité*. Celui-ci pratiquait la fondation de la ville nouvelle Suivant les mêmes rites qui avaient été accomplis autrefois pour la ville dont il sortait*.

i. Deoys, IV, 49 : Ua. tfuvi(;(6|i<vst itaviifb^Itito»! «it\ Eni<8vteii «ai «tivSv ti^Sv (trca- ■XoiiSàvuït. Varron, VI, 25 : Latinae ferise, a Lalinis populie quibus ex sacris earnem petere jus^uit cum Romanis. Pline, H.n., III, 9, 69 : Cum his caniem in monte Albano êolili accipere populi. Cf. Tite-LÏTe, XLI, 16. Denys, IV, 49 :

S«%; taûfou «oivôS; ûn% visât tuoyttttv, jjiipo; lni.m\ tb Tita^F^ivov Xs|46divui

2. Tite-Live, V, 1.

3. Etymologicum magnum, t* ic;«tavita, Hérodote, I, 130.

4. Hérodote, I, 146 ; Thucydide, I, 24 ; VI, 3-5 ; Diodore, V, »S, l», Si, (S, M ; Plutarque, TimoUon.

Thucydide, III, 34 ; VI, 4- Vtrroa, De lingua kU., V, 143 : oolonw» nottrm Umn condUm ul Roma.

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