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Mî LIVRE III. LA Cixé.

entre tous, on voile la statue de la grande dîrinîté poliade*. Au contraire, le jour des Panathénées, le voile de la déesse est porté en grande procession, et tous les citoyens, sani distinction d'âge ni de rang, doivent lui faire cortège. L'Athé- nien fait des sacrifices pour les ré" Dites; il en fait pour le re- tour de la pluie ou le retour du oeau temps-, il en fait pour guérir les maladies et chasser la famine ou la peste.

Athènes a ses recueils d'antiques oracles, comme Rome a ses livres Sibyllins, et elle nourrit au Prytanée des hommes qui lui annoncent l'avenir*. Dans ses rues on rencontre à chaque pas des devins, des prêtres, des interprètes des son- ges*. L'Athénien croit aux présages-, un éternument ou un tintement des oreilles l'arrête dans une entreprise*. Il ne s'embarque jamais sans avoir interrogé les auspices*. Avant de se marier il ne manque pas de consulter le vol des oiseaux •. Il croit aux paroles magiques, et, s'il est malade, il se met au cou des amulettes '. L'assemblée du peuple se sépare dès que quelqu'un assure qu'il a paru dans le ciel un signe funeste*. Si un sacrifice a été troublé par l'annonce d'une mauvaise nouvelle, il faut le recommencer".

L'Athénien ne commence guère une phrase sans invoquer d'abord la bonne fortune **•. A la tribune, l'orateur débute volon-

��1. Platon, Lois, VII, p. 800 : ifiiiî^ai |i)| «ati^at iXX' kitiiffmSti. Pbilochor*, Fragments, 183. Xénophon, Helléniques, I, 4, f2.

2. Aristophane, Pax, 1084.

3. Thucydide, II, 8- Platon parle aussi « des sacrificateurs ambulants et de* de- vins qui assiègent les portes des riches. » {Politique, II.)

4. Aristophane et le scholiaste, Avea.TH. Euripide, /on,'ll89.

5. Aristophane, Aves, 596.

6. Aristophane, Aves, 7t8. Xénophon, Mémorables,}, 1,3 : « Ils croient it la di- viaation ; ils interrogent les oisea'"i, les voin, les signes, les entrailles des victimes. > Xénophon assure que Socrnte croyait aux ' agures et recommandait l'étude de la d Tination ; t6idem, I, i, 6 ; IV, 7,10^11 était lui-même très-superstitieux ; il croya aux songes {Anabase, 111, 1 ; IV, 3) ; il consultait les entrailles des victimes (tbid-i IV, 3); il éuit entouré de devins (ibid., V, 2, 9; VI, 4, 13). Voyez dans l'Anabas, (111, 2) la scène de l'éternûment.

7. C'est à propos de Périclès lui-même que Plutarqae boob donne ce détail (Plut., PéricUs, 37, d'après Théophrast«).

8. Aristophane, Achamiens, 171.

9. Plularque, Thésée, 22.

10. Aristophane, Avsê,

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