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CHAP. xvii. LE romain; l'athénien. 863

tiers par une invocation aux dieux et aux héros qui habitent le pays. On mène le peuple en lui débitant des oracles. Les orateurs, pour faire prévaloir leur avis, répètent à tout mo- ment : La déesse ainsi l'ordonne'.

Nicias appartient à une- grande et riche famille. Tout jeune, il conduit au sanctuaire de Bélos une théorie, c'est-à-dire des victimes et un chœur pour chanter les louanges du dieu pen- dïmt le sacrifice. Revenu à Athènes, il fait hommage aux dieux d'une partie de sa fortune, dédiant une f^tatue à Athéné, une chapelle à Dionysos. Tour à tour il est lestiateur et fait les frais du repas sacré de sa tribu i il estcho/ége et entretient un chœur pour les fêtes religieuses. 11 ne passe pas un jour sans offrir un sacrifice à quelque dieu. Il a un devin attaché à sa maison, qui ne le quitte pas et qu'il consulte sur les affaires publiques aussi bien que sur ses intérêts particuliers. Nommé général, il dirige une expédition contre Corinthe; tandis qu'il revient vainqueur à Athènes, il s'aperçoit que deux de ses sol- dats morts sont restés sans sépulture sur le territoire ennemi ; il est saisi d'un scrupule religieux ; il arrête sa flotte, et envoie un héraut demander aux Corinthiens la permission d'ensevelir les deux cadavres. Quelque temps après, le peuple athénien délibère sur l'expédition de Sicile. Nicias monte à la tribune et déclare «que ses prêtres et son devin annoncent des présages qui s'opposent à l'expédition. Il est r al qu'Alcibiade a d'au- tres devins qui débitent des oracles en sens contraire. Le peuple est indécis. Surviennent des hommes qui arrivent d'E- gypte ; ils ont consulté le dieu d'Ammon, qui conimence à êtra déjà fort en vogue, et ils en rapportent cet oracle : Les Athé- niens prendront tous les Syracusains. Le peuple se décide aussitôt pour la guerre*.

Nicias, bien malgré lui, commande l'expédition. Avant da partir, il accomplit un sacrifice, suivant l'usage. Il emmène avec lui, comme fait tout général, une troupe de devins, de sacrificateurs, d'aruspices et de hérauts. La flotte emporte sok

��1. Lycurgue, in Leocralem, 1. Aristophane, Chevaliert, 903, »W, H71, 1179 2 PluUrqve, iVioMU, 4 &, 6, >}.

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