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CHAP. m. PREMIERE RÉVOLUTION. 283

CHAPITRE III.

Première révolution,

r Vautoriti polilique est enlevée aux rois.

Nous avons dit qu'à l'origine le roi avait été le chef reli- gieux de la cité, le grand prêtre du foyer public, et qu'à cette autorité sacerdotaVi il avait joint l'autorité politique, parce qu'il avait paru naturel que l'homme qui représentait la reli- gion de la cité fût en même temps le président de l'assemblée, le juge, le chef de l'armée. En vertu de ce prmcipe, il était arrivé que tout ce qu'il y avait de puissance dans l'État avait été réuni dans les mains du roi.

Mais les chefs diS familles, les patres, et au-dessus d'eux les chefs des phratries et des tribus formaient à côté de ce roi une aristocratie très-forte. Le roi n'était pas seul roi; chaque pater l'était comme lui dans sa gens; c'était même"à Rome un antique usage d'apy-eler chacun de ces" puissants patrons du nom de roi -, à Athènes, chaque phratrie et chaque tribu avait son chef, et à côté uu. roi d« la cité il y avait les rois des tri- bus, «pulopaaiXefî. C'était une hiérarchie de chefs ayant tous, dans un domaine plus au moins étendu, les mêmes attributions ' et la même inviolabilité. Le roi de la cité n'exerçait pas son pouvoir sur la population entière ; l'intérieur des familles et toute la clientèle échappaient à son action. Comme le roi féo- dal, qui n'avait pour sujets que quelques puissants vassaui, ce roi de la cité ancienne ne commandait qu'aux chefs des tri- bus et des gentes, dont chacun individuellement pouvait être aussi puissant que lui, et qui réunis l'étaient beaucoup plus. On peut bien croire qu'il ne lui était pas facile de se faire obéir. Les hommes devaient avoir pour lui un grand respect, parce qu'il était le chef du culte et le gardien du foyer; mais ils avaient sans doute peu de soumission, parce qu'il avait peu de force. Les gouvcrnin'- et les (fouvernés ne furent pas

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