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190 LIVRE IV. LES RévOLUTIONS.

butions et «devint dépendante»; ce qui signifie sans douta qu'elle fut dès lors subordonnée au Sénat des eupatrides. Les historiens modernes appellent cette période de l'histoire d'Athènes l'archontat, et ils ne manquent guère de dire que la royauté fut alors abolie. Cela n'est pas entièrement vrai. Les descendants de Codrus se succédèrent de père en fils pendant treize générations. Ils avaient le titre d'archonte mais il y a des documents anciens qui leur donnent aussi celui de roi', et nous avons dit plus haut que ces deux titres étaiei)t exactement synonymes. Athènes, pendant cotte longue période, av^it donc encore des rois héréditaires;. mais elle leur avait enlevé leur puissance, et ne leur avait laissé que leurs fonctions religieuses. C'est ce qu'on avait fait à Sparte.

Au bout de trois siècles, les eupatrides trouvèrent cette royauté religieuse plus forte encore qu'ils ne voulaient, et ils l'affaiblirent. On décida que le même homme ne serait plus revêtu de cette haute dignité sacerdotale que pendant dix ans. Du reste, on continua de croire que l'ancienne famille royale était seule apte à remplir les fonctions d'archonte'.

Quarante aos environ se passèrent ainsi. Mais un jour ia famille royale se souilla d'un crime. On allégua qu'elle ne pouvait plus remplir les fonctions sacerdotales*; on décida qu'à l'avenir les archontes seraient pris en dehors d'elle et que cette dignité serait accessible à tous les eupatrides. Qua- rante ans encore après, pour affaiblir cette royauté ou pour la partager entre plus de mains, on la rendit annuelle et en même temps on la divisa en deux magistratures distinctes. Jusque-là l'archonte était en même temps roi; désormais ce» deux titres furent séparés. Un magistrat nommé archonte et nn autre magistrat nommé roi se partagèrent les attributions ne l'ancienne royauté religieuse. La charge de veiller à la perpétuité des familles, d'autoriser ou d'interdire l'adoption,

��1. Voy. les Marbres de Poroê et rapprochez Pausanias, I, I, S; IV, I, !•; ni, 2, 1; Platon, Minéœèm, p. 238 e; Élien, H. V., V, 13.

2. PauBaoias, IV, &, lo.

8. Héraclide de Pont, dans les Fragmenta, L II, p. 30t ; NioolM d«  fragm.i\. S«ida«, T' I««o;*<vm- Diodof» Fratm., Ut. VUL

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