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388 LIVRE IV. LES RÉVOLUTIONS

lie, chez les Grecs, l'État était une puissance absolue, et qu'aucun droit individuel ne tenait contre lui, nous compren- drons quel immense intérêt il y avait pour chaque homme, même pour le plus humble, à a"oir des droits politiques, c'est-à-dire à faire partie du gouvernement. Le souverain collectif étant si omnipotent, l'homme ne pouvait être quelque chose qu'en étant un membre de ce souverain. Sa sécurité et sa dignité tenaient à cela. On voulait posséder les droits po- itiques, non pour avoir la vraie liberté, mais pour avoir au moins ce qui pouvait en tenir lieu.

��CHAPITRE XI.

��Règles du gouvernement démocratique; ezetnple de la démocratie athénienne.

��A mesure que les rivolanons suivaient leur cours et que l'on s'éloignait de l'ancien régime, le gouvernement des hom- mes devenait plus difficile. Il y fallait des règles plus minu- tieuses, des rouages plus nombreux et plus délicats. C'est ce qu'on peut voir par l'exemple du gouvernement d'Athènes.

Athènes comptait un fort grand nombre de magistrats. En premier lieu, elle avait conservé tous ceux de l'époque .précé- dente, l'archonte qui donnait son nom à l'année et veillait à la perpétuité des cultes domestiques, le Roi qui accomplissait les sacrifices, le polémarque qui figurait comme chef de l'armée et qui jugeait les étrangers, les six thesmothètes qui parais- saient rendre la justice et qui en réalité ne faisaient que prési- der de grands jurys; elle avait encore les dix îep6TOioi qui con- sultaient les oracles et faisaient quelques sacrifices, les Ttapianoi qui accompagnaient l'archonte et le roi dans les cérémonies, les dix athlothètes qui restaient quatre ans en exercice pour sréparer la fête d'Athéné, enfin les prytanes, qui, au nombre de cinquante, étaient réunis en permanence pour veiller à l'entretien du foyer public et à la continuation des repas sa- crés. On voit, par cette liste, qu'Athènes restait fidèle aux

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