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LIVRE V

U RÉGIME MUNICIPAL DISPARAIT GHAPITaE PREMIER.

Noavelles croyances; la philosophie change les règles de la politique.

On a VU dans ce qui précède comment le régime municipal s'était constitué chez les anciens. Une religion très-antique avait fondé d'abord la famille, puis la cité ; elle avait établi d'abord le droit domestique et le gouvernement de la gens, ensuite les lois civiles et le gouvernement municipal. L'État était étroitement lié à la religion ; il venait d'elle et se con- fondait avec elle. C'est pour cela que, dans la cité primitive, foutes les institutions politiques avaient été des instiluiions religieuses; les fêtes, des cérémonies du culte; les lois, des formules sacrées; les rois et les magistrats, des prêtres. C'est pour cela encore que la liberté individuelle avait été inconnue, et que l'homme n'avait pas pu soustraire sa conscience elle- même à l'omnipotence de la cité. C'est pour cela enfin que l'État était resté borné aux limites d'une ville, et n'avait ja- mais pu franchir l'enceinte que ses dieux nationaux lui avaient tracée à l'origine. Chaque cité avait non-seulement son indé- pendance politique, mais aussi son culte et son code. La reli- gion, le droit, le gouvernement, tout était municipal. La cité était la seule force vive; rien au-dessus, rien au-dessous; ci unité nationale ni liberté individuelle.

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