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426 LIVRE V. LB RÉGIME MUNICIPAL DISPARAIT.

«Un, après avoir été la demeure des compagnons d'Hercule, devient la demeure des Sabins de Tatius. Le Quirinal reçoit son nom des Quirites sabins ou du dieu sabin Quirinus. Le Cœlius paraît avoir été habité dès l'origine par des Étrusques'. Borne ne semblait pas une seule ville ; elle semblait une con- fédération de plusieurs' villes, dont chacune se rattachait par fon origine à une autre confédération. Elle était le centre où Latins, Étrusques, Sabelliens et Grecs se rencontraient.

Son premier roi fut un Latin ; le second, suivant la tradition, fut un Sabin; le cinquième était, dit-on, fils d'un Grec-, le sixième fut un Étrusque.

Sa langue était un composé des éléments les plus divers; le latin y dominait; mais les racines sabelliennes y étaient nombreuses, et on y trouvait plus de radicaux grecs que dans aucun autre des dialectes de l'Italie centrale. Quant à son nom même, on ne savait pas à quelle langue il appartenait. Suivant les uns, Rome était un mot troyen ; suivant d'autres, un mot grec; il y a des raisons de le croire latin, mais quelques anciens le croyaient étrusque.

Les noms des familles romaines attestent aussi une grande diversité d'origine. Au temps d'Auguste, il y avait encore une cinquantaine de familles qui, en remontant la série d« leurs ancêtres, arrivaient à des compagnons d'Énée*. D'autres se disaient issues des Arcadiens d'Évandre, et depuis un temps immémorial, les hommes de ces familles portaient sur leur chaussure, comme signe distinctif,un petit croissant d'argents Les familles Potitia et Pinaria descendaient de ceux qu'on appelait les compagnons d'Hercule, et leur descendance était prouvée par le culte héréditaire de ce dieu*. Les Tullius, les Quinctius, les Servilius étaient venus d'Albe après la conquête de celte ville. Beaucoup de familles joignaient à leur nom un

1. Des trois noms des tribus primitives, les anciens ont toujours cru que l'ui était un nom latin, l'autre un nom sabin, le troisième un nom étrusque.

2. DenyS, l, 85 : t« toù tpwwoiJ t4 «J')f«viffTaT»v vo|AtÇ6|uvov, U où f'"»' "^«î "

«t^iflaav i!; t|jii, icivnixovTa iidXxna «Uki. — CI. Juvénal, I, 99 ; Servius, ad /En y 117, 12S.

s. Plutarque, Qxkett. rom.^ 76.

i. Tite-Live, I, 7 ; IX, M.

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