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CHAP. II. LA CONQUÊTE ROMAINE. 425

tient au temps où l'esprit municipal était fort affaibli; la con- quête devint alors facile et s'accomplit rapidement.

��!• Quelques mots «*r les origines et la population de Rome

Les origines de Rome et la composition de son peuple sont dignes de remarque. EUes expliquent le caractère particulier de sa politique et le rôle exceptionnel qui lui fut dévolu, dès le commencement, au milieu des autres cités. -"

La race romaine était étrangement mêlée. Le fond principal était latin et originaire d'Albo; mais ces Albains eux-mêmes, suivant des traditions qu'aucune critique ne nous autorise à rejeter, se composaient de deux populations associées et non confondue,? : l'une était la race aborigène,' véritables Latins; l'autre était d'origine étrangère, et on la disait venue de Troie, avec Énée, le prêtro- fondateur-, elle était peu nombreuse, suivant toute apparence, mais elle était considérable par le culte et les institutions qu'elle avait apportés avec elle*.

Ces Albains, mélange de deux races , fondèrent Rome en un endroit où s'élevait déjà une autre ville, Pallantium, fondée par des Grecs. Or, la population de Pallantium subsista dans la ville nouvelle, et les rites du culte grec s'y conservèrent*. 11 y avait aussi, à l'endroit où fut plus tard le Gapitole, une ville du nom de Saturnia, que l'on disait avoir été fondée par des Grecs*.

Ainsi à Rome toiwes les râî!5s s assocrent et se mêlent ; il y a des Latins, des Troyens, des Grecs; il y aura bientôt des Sabins et des Étrusques. Voyez les diverses collines : le Palatin est la ville latine, après avoir été la ville d'Évandre; le Gapi-

1. L'origiae troyenne de Rome était une opinion reçue avant même que Roni' fût en rapports suivis avec l'Orient. Un yieax devin, dans une prédiction qui sr npportait à la seconde guerre punique, donnait' au Romain l'épithète de irojugtna Tite-Live, XXV, 12.

2. Tite-Live, I, 5 et 7. Virgile, VIII. Ovide, Past.,\, 579. Plutarque, Que^i. rom., 76. Strabon, V, 3, 3. Denys, I, 31, 79,89.

3. Denys, I, 45; I, 86. Varron, de lingua lat. V, U- Virgile, VIII, i ;8. l'Iii MUt. nat,. III. 61.

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