Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/137

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un palais. La France s’appelait alors la Gaule, et les hommes à demi sauvages qui l’habitaient étaient les Gaulois.

Nos ancêtres, les Gaulois, étaient grands et robustes, avec une peau blanche comme le lait, des yeux bleus et de longs cheveux blonds ou roux qu’ils laissaient flotter sur leurs épaules.

Ils estimaient avant toutes choses le courage et la liberté. Ils se riaient de la mort, ils se paraient pour le combat comme pour une fête.

Leurs femmes, les Gauloises, nos mères dans le passé, ne leur cédaient en rien pour le courage. Elles suivaient leurs époux à la guerre ; des chariots traînaient les enfants et les bagages ; d’énormes chiens féroces escortaient les chars.


— Regardez un peu, Jean-Joseph, l’image des chariots de guerre.

Jean-Joseph jeta un coup d’œil rapide et Julien reprit :


L’histoire de ce qui s’est passé en ce temps-là dans la Gaule, notre patrie, est émouvante.

Il y a bientôt deux mille ans, un grand général romain, Jules César, qui aurait voulu avoir le monde entier sous sa domination, résolut de conquérir la Gaule.

CHARIOT DE GUERRE DES GAULOIS. — Nos ancêtres de la Gaule aimaient beaucoup la guerre et les voyages. Ils s’assemblaient par grandes multitudes : les uns montaient sur des chars, les autres allaient à pied, et ils partaient ainsi à la conquête de lointains pays. Dans les batailles, ils lançaient des flèches et des javelines du haut des chars comme du haut de tours roulantes.


Nos pères se défendirent vaillamment, si vaillamment que les armées de César, composées des meilleurs soldats du monde, furent sept ans avant de soumettre notre patrie.

Mais enfin la Gaule, couverte du sang de ses enfants, épuisée par la misère, se rendit.

Un jeune Gaulois, né dans l’Auvergne, résolut alors de chasser les Romains du sol de la patrie.

Il parla si éloquemment de son projet à ses compagnons que tous jurèrent de mourir plutôt que de subir le joug romain. En même temps, ils mirent à leur tête le jeune guerrier et lui donnèrent le titre de Vercingétorix, qui veut dire chef.

Bientôt Vercingétorix envoya en secret dans toutes les parties de la Gaule des hommes chargés d’exciter les Gaulois à se soulever.