Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/24

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la vieille tour. De plus la bougie touchait à sa fin ; elle s’éteignit. Les deux enfants n’avaient plus qu’un parti à prendre : s’arrêter, attendre.



X. — La halte sous le sapin. — La prière avant le sommeil. — André reprend courage.


Enfants, la vie entière pourrait être comparée à un voyage où l’on rencontre sans cesse des difficultés nouvelles.


André s’approcha d’un grand sapin dont les branches s’étendaient en parasol et pouvaient leur servir d’abri contre la rosée nocturne.

— Viens, dit-il à son jeune frère, viens près de moi : nous serons bien là pour attendre.

Julien s’approcha, silencieux ; André s’aperçut que, sous l’humidité glaciale du brouillard, l’enfant frissonnait ; ses petites mains étaient tout engourdies par le froid.

LE SAPIN DES VOSGES. — Les Vosges sont presque entièrement recouvertes de vastes forêts de pins et de sapins qui atteignent jusqu’à 40 et 50 mètres de hauteur. Ces arbres fournissent un bois excellent pour la charpente des maisons et les mâts des navires.

— Pauvre petit, murmura André, assieds-toi sur mes genoux : je vais te couvrir avec les vêtements renfermés dans notre paquet de voyage ; cela te réchauffera, et si tu peux dormir en attendant que le brouillard se lève, tu reprendras des forces pour la longue route qu’il nous reste à faire.

L’enfant était si las qu’il ne fit aucune objection. Il passa un de ses bras autour du cou de son frère, et déjà ses yeux fatigués se fermaient lorsqu’il lui revint une pensée.