par la poussière du charbon de terre, on voyait se déployer de grandes plaines où travaillaient sans relâche les cultivateurs affairés. On était à la fin de janvier, et chacun préparait la terre à recevoir les semences du printemps.
— Dans deux mois, ajouta l’oncle Frantz, ce ne sera partout qu’un immense tapis vert : ici, du chanvre et du lin, dont on fera les belles toiles du Nord ou les dentelles de Valenciennes et de Douai ; là, le colza, la navette et l’œillette pour les huiles, le houblon pour la bière, les betteraves pour les raffineries de sucre et pour la nourriture des bestiaux, enfin les céréales de toute sorte ; car ici il n’y a jamais un mètre de terrain inoccupé.
— Pourquoi ne voit-on pas de vaches dans les champs par ici ? observa Julien.
— C’est qu’on les nourrit à l’étable pour la plupart. Ce qui n’empêche pas les vaches flamandes d’être une des plus belles races françaises. Elles sont grandes et donnent beaucoup de lait. Les moutons flamands sont aussi renommés ; avec leur laine on fait les belles étoffes qui se vendent à Roubaix et à Tourcoing.