Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/268

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— Et toutes ces grandes cheminées, mon oncle, dit Julien, qu’est-ce donc ?

— Ce sont les cheminées d’usines de toute sorte, raffineries de sucre, distilleries d’eau-de-vie, fabriques d’amidon. Bientôt nous verrons les moulins à huile et à farine. Plus tard nous rencontrerons des puits de mines : les mines d’Anzin et de Valenciennes produisent à elles seules le quart de toute la houille retirée du sol français.

— Oh ! oh ! dit le petit Julien, je suis bien content de connaître la Flandre ; je vois que le nord de la France n’en est pas la partie la moins bonne.

UNE FILATURE DE LIN A LILLE. — Le lin est de toutes les fibres de plantes celle qu’il était le plus difficile de filer à la mécanique. C’est par une merveille de l’industrie que les machines réussissent maintenant à transformer ces fibres si courtes en fils longs et souples qui vont s’enroulant sur des bobines.


Bientôt on arriva à Lille, la cinquième ville de France, qui est en même temps une place forte de premier ordre, tout entourée de remparts et de bastions, et qui soutint plusieurs sièges héroïques. Julien fut envoyé faire quelques commissions à travers Lille : il revint émerveillé du mouvement qu’il avait vu partout, et du bruit des grandes filatures dont on entendait en passant siffler les machines à vapeur.

Comme il avait vu sur une place de Lille le nom de Philippe de Girard, il songea aussitôt à interroger son livre sur ce grand homme. — Quel bonheur, pensa-t-il, que j’eusse mon livre dans ma poche lors de la tempête ! L’Océan ne l’a pas englouti, mon cher livre ; il me semble que je l’aime plus encore, à présent qu’il a fait avec moi tant de courses extraordinaires. Voyons ce qu’il va m’apprendre sur Lille.

Et l’enfant ouvrit son livre.