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LE CORSET.

taille pour permettre de fixer les jupes sans exercer de constriction épigastrique.

La pression sera alors beaucoup moins oblique, mais elle s’exercera néanmoins de telle sorte que le ventre diminuera de volume. Les intestins sont obligés de reprendre leur position normale, ils disposent d’une place très grande pour se loger, car l’estomac quittant la situation qu’il occupait au niveau de l’ombilic, et quelquefois plus bas, vient se placer dans l’espace triangulaire que laissent en avant les fausses côtes en s’éloignant du sternum.

Un appareil ainsi constitué présente exactement les dispositions du corset que j’ai proposé. Il soutient le ventre, non point en amenant son contenu en avant, en distendant la paroi ; mais en ne laissant dans la cavité abdominale que les intestins, l’estomac demeurant maintenu à sa position normale : à l’épigastre.

Si l’on fait revêtir un corset abdominal tel que celui que je préconise, par une femme accoutumée à porter l’ancien corset thoracique et qu’on lui fasse ensuite endosser le corsage qu’elle portait auparavant, on se rend aisément compte du changement considérable apporté à l’attitude et aux lignes extérieures du sujet ; on constate immédiatement que le ventre a diminué de volume, s’est en quelque sorte effacé, les jupes se trouvent singulièrement allongées de ce fait. Sur le thorax, au contraire, qui a regagné son ampleur, le corsage présente un écart de plusieurs centimètres. Cette expérience, facile à réaliser, est la meilleure démonstration qui puisse être faite.

J’ai souvent eu l’occasion d’appliquer le corset abdominal dans des cas d’ectopies rénales et de hernies ombilicales. Ce corset maintient et relève le rein déplacé par deux procédés : d’une part, en le soutenant par le bas, et, d’autre part, en ne laissant subsister aucune constriction au niveau de l’épigastre ; la région supérieure de la cavité abdominale se trouvant libre, aucun obstacle ne s’oppose plus à la régression du rein.

Ce résultat est sensiblement meilleur que celui qu’on obtient avec une ceinture munie d’une pelote ; celle-ci, en effet, se déplace par glissement, sous l’influence des mouvements, remonte parfois au-dessus du rein au lieu de rester en dessous, et le rein se trouve alors dans des conditions plus mauvaises qu’avant toute intervention.

Enfin, j’ai pu observer deux cas de hernie ombilicale dans les-