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depuis la dernière moitié de ce siècle ; personne mieux que les médecins n’est appelé à le constater. Si on peut la soustraire aux misères physiologiques occasionnées par le corset, c’est un des plus louables progrès qu’on fera faire à sa cause.

Mais une révolution de ce genre ne peut pas s’accomplir sans lutte, on ne touche pas impunément à la toilette de la femme et si l’une comprend le bien fondé de la modification qu’on lui propose et s’y prête de bonne grâce, l’autre sera intraitable, hostile à tout changement : on ne pourra vaincre sa résistance qu’avec le temps. Seules ont accepté d’emblée la réforme du corset celles qui, instruites des avantages promis, enthousiastes de l’idée émise, en firent loyalement l’essai. Je n’étonnerai personne en disant que la chose n’alla pas sans peine ; l’étude était nouvelle pour un médecin et l’on ne pouvait espérer satisfaire tous les désirs, atteindre du premier coup la perfection.

Pour établir un corset répondant à tous les desiderata physiologiques, les difficultés ont été nombreuses. Il a fallu bouleverser toutes les théories antérieures et, sans se servir d’aucune des notions existant déjà, créer l’appareil de toutes pièces. Comment ne pas admettre que, pour des raisons diverses, j’aie pu essuyer des échecs ? Mais quelle est l’expérience qui réussit dès le premier essai ?

Pour résoudre le problème dans le cas particulier, il était de toute nécessité de se consacrer sérieusement à cette étude, d’enregistrer les échecs, heureusement peu nombreux, de s’acharner à en découvrir les causes qui, la plupart du temps, ont été la conséquence de maladresses, d’être sincère, en un mot ; ces conditions ont été réalisées : les résultats sont très satisfaisants.

Si du moins les femmes se présentaient avec des viscères en bon état, avec des formes toujours semblables, exemptes de tares ou d’anomalies ! Mais il est loin d’en être ainsi. Le